De la nécessité d’une compagne

Elle a 18 ans, tout juste. Ca tombe bien, parce que je vais devoir dormir avec elle, parfois. Non pas que je remette en question le fait de voyager seul, non. C’est toujours d’actualité. Mais il faut considérer qu’à certains moments, on a besoin de quelqu’un à ses côtés.

Quelqu’un auprès de qui se réfugier quand ça ne va pas trop. Oui, quelqu’un qui fait que les distances paraissent plus courtes. Quelqu’un qui soulage du poids que vos frêles épaules doivent supporter. Quelqu’un qui peut vous réchauffer, lorsqu’il fait trop froid. Quelqu’un qui vous transporte !

Je me devais de vous la présenter, parce que sans elle, ce blog ne serait pas ce qu’il va devenir (hein?). Elle est un peu rebelle : elle a deux tatouages Viking au cul… Mais on va bien s’entendre ! Elle s’appelle Subaru Legacy, « Leggie » pour les intimes.

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Leggie Leggie Leggie Leggie

PS : c’est aussi elle qui va m’amener au travail lundi matin 😉 (Je vous en dirai plus, don’t worry!)

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Lyttelton & Diamond Harbour

Map Lyttelton

A 11h20, j’embarque dans le bus 535 en direction de Lyttelton. L’arrêt de bus est en face de l’auberge, pratique. Je me dirige donc vers la banlieue sud-est de Christchurch, où je n’ai pas encore mis les pieds. Le bus prend la direction de Sumner, où se trouvent quelques plages, et s’engouffre dans un tunnel, pour atteindre le versant sud des hauteurs de Christchurch. En 15 minutes, je suis à Lyttelton. Un petit port qui fait face à la Banks Peninsula. A flanc de colline, de nombreuses habitations ont une vue plongeante sur le port. Je demande au chauffeur de me laisser en haut du village. Oui, je suis faignant ce matin. Je me promène, fait face à de nombreux culs de sac, et me résous à descendre, en direction du centre d’information.

Je n’ai pas de réel programme, et demande à la charmante dame d’une soixantaine d’année s’il y a d’agréables promenades dans les environs. Après m’avoir conseillé de remonter (non merci, j’en viens), elle m’indique qu’un ferry traverse la baie en direction de Diamond Harbour. Là-bas, des cliff walks (sentiers côtiers) permettent d’avoir de jolis points de vue. Banco ! Le bateau ne part pas avant une heure, et j’ai le temps d’explorer l’artère (le vaisseau sanguin, disons) principale. 

Lyttelton

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12h50, me voilà dans le ferry. En moins de 10 minutes, je débarque à Diamond Harbour. Je me pose une petite demi-heure, le temps d’avaler un sandwich et de savourer un délicieux thé-noir-glacé-bio-aromatisé-citron. Muni de mon appareil photo, mes jumelles, et une carte non détaillée, j’engage ma mini-randonnée. Il faut d’abord redescendre sur la plage, pour pouvoir longer un chemin qui remonte, tout droit, en direction du sommet de la colline. Rochers, grandes marches, branches en travers du passage. Rien de plus classique jusque-là, mais toutefois fort agréable. Le chemin est ensuite coupé par la route. Deux options s’offrent à moi, de l’autre côté du ruban de bitume. Je choisis la mauvaise.

Quelques dizaines de mètres plus haut, je demande de l’aide à un habitant. Je suis au milieu de maisons, en hauteur désormais. Vue sur Lyttelton d’un côté, l’embouchure de la baie de l’autre. Il fait toujours aussi beau, mais des nuages montent au sud. Je vise un sentier, mince trait sur ma carte, que la légende désigne comme un cliff walk. Et me renseigne une seconde fois (Monsieur et Madame redessinant les marches conduisant à leur maison. Lui : « Oh je sais pas trop moi. Tiens, descends jusqu’à la porte d’entrée et toque, mon fils va t’aider » (…) Elle : « Mais d’où vient ce charmant accent ? » Moi : « De France »
Elle : « Oh, je m’en doutais » {méga sourire} Moi : « Merci beaucoup, c’est super sympa! A bientôt »).

Je suis alors un autre chemin de gravier, bien décidé à atteindre le bord de l’eau. Raté, encore. Un cul de sac de plus, et il ne me reste qu’un chemin à suivre. Je vois bien sur mon plan qu’il va m’amener beaucoup plus loin que prévu. Tant pis, je couperai avant pour rejoindre le sentier voulu. Après plusieurs centaines de mètres, à flanc de colline, la roche à ma droite, une forêt de pins en aval, je me décide et engage la descente. C’est escarpé, et je ne fais que glisser. Des graines de plantes séchées font effet d’énormes échardes et se plantent dans les mailles de ma veste, mon short, mon t-shirt. Mes chaussures sont remplies de feuilles, de terre et d’aiguilles de pin.

Une fois la pente arborée dévalée, à moitié sur le postérieur pour contrecarrer mes appuis fuyants, me voilà surplombant la route. Un mur de roche abrupt de 5-6 mètres nous sépare. Tant bien que mal, évitant d’être trop près du bord et enjambant les troncs d’arbres, je commence à longer la route, dans le sens du sentier que j’empruntais jusqu’à il y a quelques minutes, espérant trouver un goulot qui me permettrait d’atteindre la route. Après 10 minutes d’angoisse, je trouve enfin un terrain plus accommodant. Je m’y engage, glisse, m’accroche aux herbes hautes, et atteins enfin le fossé. Je ressemble à Bear Grylls (mais si, le timbré de Man vs. Wild), sans l’attitude du baroudeur. Juste sale et débraillé. Sans assurance aucune, mais qui fait comme s’il maîtrisait la situation.

Quelques mètres, et me voilà sur le sentier que j’avais repéré des heures avant. La récompense après la panique. Ce chemin longe Purau Bay. De nombreuses mouettes nichent ici et là, des bateaux s’y reposent. L’eau, d’un joli vert opaque, me rappelle les Emerald Lakes du Tongariro Crossing, dans l’île du Nord, où je suis passé il y a 4 ans. Je ne croise qu’une seule personne sur les 2-3 kilomètres qui me ramèneront à l’embarcadère. Désormais, une mer de nuage a chassé le ciel bleu, et j’essuie quelques gouttes. Il fait un peu plus frais, mais le charme de la baie reste le même. Merci Madame du centre d’infos, c’était top !

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Diamond Harbour

Diamond Harbour Diamond Harbour Diamond Harbour Diamond Harbour Diamond Harbour Diamond Harbour Diamond Harbour Diamond HarbourDiamond Harbour

Christchurch, son centre et ses jardins botaniques

Vous le savez, mon point d’entrée n’est autre que Christchurch, principale ville de Southland, tristement fameuse pour son tremblement de terre du 22 février 2011. J’en parlerai plus longuement dans un autre post, mais il m’est difficile d’en faire abstraction dans cet article qui présente la ville, alors que 3 ans après les faits, le centre en présente toujours les stigmates. Le symbole de sa renaissance, c’est Re:Start, un nouvel espace commercial composé uniquement de containers aux multiples couleurs. Toutes sortes de boutiques s’y sont installées, et c’est devenu le coin le plus vivant de la ville. Il s’agit finalement d’un espace assez restreint, mais qui dégage une très bonne atmosphère, il faut le dire.

Autour de cela, des chantiers, partout. Des immeubles condamnés, qui attendent d’être détruits, des gravas partout, des rues barrées. L’Avon, rivière qui traverse toute la ville, contraste l’ambiance de chaos qui règne dans une majeure partie du centre. Alors pourquoi si peu d’avancement dans la reconstruction, 3 ans plus tard, je n’ai pas encore la réponse. Le vrai poumon de la ville, c’est Hagley Park, à l’ouest, qui abrite notamment les jardins botaniques. En cette fin janvier, de nombreux spectacles de rue ont lieu un peu partout, et comme on le voit sur une des photos, le concert du dimanche draine du monde. Etangs, jardins zen et roseraie composent le reste des jardins botaniques.

Je laisse vite place aux photos, parce que je ne sais pas quoi dire de plus sur cette ville. Au cours des nombreuses discussions que j’ai pu avoir avec d’autres voyageurs, l’interrogation domine. Pourquoi la ville est-elle encore dans cet état-là ? Et donc, un certain ennui. Pas de quartier vraiment vivant identifié… C’est, à en croire leurs propos, sans comparaison possible avec Queenstown, ville de toutes les aventures, plus au sud, en plein coeur des montagnes. Il y a évidemment des choses sympa à faire dans les alentours, et je vais vous en parler rapidement.

axL

La ville

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En bleu, piétons seulement. En jaune, accès restreint, en rouge, accès interdit.
En bleu, piétons seulement. En jaune, accès restreint, en rouge, accès interdit.

Les jardins botaniques

Jardins botaniques Jardins botaniques Jardins botaniques Jardins botaniques Jardins botaniques Jardins botaniques Jardins botaniques Jardins botaniques Jardins botaniques Jardins botaniques

40 heures plus tard

C’est ça, d’aller au moins cher. Trois escales, pour une durée dépassant les 40 heures. Ajoutez à cela une recherche d’auberge de jeunesse tardive, et vous complétez ce périple par une nuit supplémentaire à l’aéroport. Arrivé à Christchurch vers 1h du matin, j’ai donc dû trouver un petit coin cosy (ahem) pour finir ma nuit…

Une incommodité de second plan, face à la bonne nouvelle de vendredi. L’interminable escale de 11h à Sydney s’est transformée en pure joie : j’ai pu sortir de l’aéroport. A moi The Rocks, les Botanic Gardens, l’Opera House… Je me suis délecté de ce retour, après y avoir vécu 3 mois il y a tout juste 5 ans.

Sydney Sydney Sydney Sydney Sydney Sydney Sydney Sydney Sydney SydneyCe voyage ne pouvait donc pas mieux commencer. Je vais désormais partir à la découverte de Christchurch. Mon guide (papier) m’a mis l’eau à la bouche, et il me tarde d’en découvrir les moindres recoins. Musées, jardins, quartiers en reconstruction, baies, plages. Il y a tant à voir.

L’auberge de jeunesse que j’ai choisie un peu au hasard, en fonction des disponibilités, est exceptionnelle. Un « guest » à qui j’expliquais que je venais d’arriver, m’a clairement dit de ne pas m’habituer à une auberge comme celle-là. Cela veut tout dire. Donc je recommande fortement Haka Lodge à tous ceux qui passeraient dans le coin.

Un peu de repos, et je vous embarque dans la principale ville de South Island. Patience.

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Au départ, il y a Christchurch

Christchurch

Premier point de chute : Christchurch. J’ai choisi de commencer par cette région qui, étant très au sud, offre des températures plus clémentes l’été (maintenant donc, l’inverse de ce que l’on connaît). Je vous donne rendez-vous dès samedi, après 40 heures de périple et une fin de nuit à l’aéroport. Vous en saurez plus sur mon arrivée et mon installation.

Ce blog, à vocation informationnelle, reflètera néanmoins mes sensations, mes impressions. Ceux qui m’avaient suivi sur aussiefrenchy.wordpress.com savent à quoi s’attendre. J’espère faire encore mieux que cette première expérience de blogging, et je compte sur vous pour faire vivre ce lieu, en le partageant, et en laissant des commentaires.

La citation que vous trouverez sous le titre de ce blog est de Chris Mc Candless, qui a inspiré à Jon Krakauer le livre Into the wild. Elle est extraite de la lettre écrite à Ron Franz. D’aucuns connaissent mon penchant pour ce récit.

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