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Tremblement de terre : vive émotion, 3 ans après

Samedi 22 février, Christchurch a donné rendez-vous à ses habitants aux Jardins botaniques, pour commémorer les 3 ans du tremblement de terre qui a fait 185 victimes. Une cérémonie qui a rassemblé par delà les frontières de la Nouvelle-Zélande, puisque des victimes japonaises, irlandaises ou encore canadiennes ont succombé à l’effondrement de bâtiments, ce 22 février 2011.

Si le maire de la ville, Lianne Dalziel, a invoqué la beauté du cadre de l’Archery Lawn (immense pelouse arborée faisant partie des Botanic Gardens) pour justifier ce lieu de rendez-vous, il est aussi un clin d’oeil au rassemblement spontané qui a eu lieu ici même, quelques minutes après que la terre a tremblé.

Une cérémonie solennelle, alimentée de prières et d’hommages aux « héros ordinaires », en maori et en anglais, avec, en point d’orgue, le nom de chacune des victimes cité. Pour ne pas oublier. Puis, à 12h51 précises, une minute de silence dominée par le chant des cigales. Parmi le millier de personnes en quête d’ombre, ici une accolade, là une main dans le dos en signe de réconfort.

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DES STIGMATES OMNIPRESENTS

Au quotidien, il est difficile, trois ans plus tard, de ne pas voir que Christchurch a été frappée par un séisme. En fait, il y en a eu deux très importants, et des milliers de répliques. Le 4 septembre 2010, le premier avertissement avait lieu. A 4h35, la terre tremblait, faisant de nombreux dégâts. Paradoxalement, chacun étant chez soi, il n’y a pas eu de victime à déplorer. Le scénario est complètement différent en février. Il est donc 12h51 ce jour-là, quand un tremblement de terre de magnitude 6,3 frappe Christchurch. De nombreux immeubles du centre-ville s’effondrent au moment où il fourmille.

Difficile, d’abord, en parcourant le CBD, ou central business district, qui qualifie le centre économique des grandes villes. Il y a encore ce qu’ils appellent une « red zone », qui est en chantier (vous avez pu voir cela dans l’article « Christchurch, son centre et ses jardins botaniques« ). Des rues sont fermées à la circulation, et de grandes étendues, parfois en ruine, parfois nettoyées et servant de parking provisoire, dessinent la ville. Deux édifices caractéristiques ne sont même pas encore en reconstruction : la cathédrale anglicane et la basilique.

Difficile, parce qu’on en parle dans la presse chaque jour. En effet, chaque nouveau numéro de The Press aborde le sujet, qu’il s’agisse de la reconstruction, des litiges liés aux assurances, ou bien des campagnes de sensibilisation. Dans un reportage intitulé « CTV relève la tête après la tragédie » – l’effondrement de l’immeuble abritant CTV, Canterbury Television, a tué 16 des 17 employés qui s’y trouvaient – le quotidien relaie le témoignage de l’unique survivante.

« Mary-Anne Jackson, réceptionniste, était à son bureau quand le sol s’est mis à se soulever, les escaliers se tordre, les fenêtres éclater. Elle courut en direction de la route. « En regardant par-dessus mon épaule, j’ai vu l’immeuble s’effondrer. Je me sentais si impuissante. Les gens courraient dans tous les sens. J’étais en état de choc. Voir cet immeuble écroulé, avec tous mes amis à l’intérieur, des gens bons et innocents… Leurs vies emportées en quelques secondes. Je me suis sentie engourdie, et bien seule« « , lit-on.

Difficile, enfin, parce que Christchurch a implanté en plein centre Quake City, musée dédié au phénomène et à ses conséquences. Des « morceaux » de monuments, dans l’attente des travaux, sont là. On y voit un extrait de cette vidéo, capturée par une caméra de sécurité – regardez, au second plan, l’homme se réfugier dans l’encadrement d’une porte puis sortir des décombres, et au premier plan, le trottoir se fendre. On y explique le phénomène des liquéfactions, qui ont fini d’endommager ce qui ne l’était pas encore.

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Pour finir, une citation de Will Durant, mise en avant au musée : « La civilisation n’existe que par consentement géologique, sous réserve de changement sans préavis. »

axL

PS : Sur le constat de la situation 3 ans après, je vous propose de lire cet article de Tom Peters. Il est en anglais. Google Translate est votre ami.