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Travis wetland : au royaume du pukeko

Au nord de Christchurch se situe le Travis Nature Heritage Park, autrement dit Travis Wetland. Il s’agit d’un milieu humide protégé, qui abrite de nombreuses espèces végétales et animales endémiques, dont notamment une population importante de pukekos – que vous apercevrez à de multiples reprises ci-dessous. Ce terrain, qui couvre 116 hectares, a été racheté par le Christchurch City Council en 1996. Je m’y suis rendu après un gros épisode pluvieux, aussi bien équipé qu’un nudiste au Mont-Blanc. Résultat : j’ai préféré enlever les chaussures à plusieurs reprises, afin de pouvoir parcourir la boucle de 3,5 km offerte aux visiteurs.

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Aussi, au retour, j’ai profité de la proximité de New Brighton, banlieue côtière, pour me promener sur la jetée et au bord de l’océan.

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Cathédrale de transition en carton

Shigeru Ban. Ce nom ne vous dit peut-être pas grand chose. A moi non plus, jusqu’à il y a quelques semaines. Cet architecte japonais est en effet le lauréat 2014 du prix Pritzker, propre au domaine et décerné chaque année. En France, il a dessiné, par exemple, le Centre Pompidou de Metz ou encore le Consortium, à Dijon. Et ici, à Christchurch, il est à l’origine de la création de la « Cardboard Cathedral », ou cathédrale en carton. Celle-ci a été érigée suite au tremblement de terre, et n’est que provisoire. La ville a intentionnellement fait appel à Shigeru Ban, qui avait déjà réalisé une cathédrale avec les mêmes matériaux au Japon.

Nommé symboliquement « cathédrale en carton », l’édifice est en réalité composé, aussi, de bois et d’acier, et assis sur une chape de béton. Elle est faite pour tenir une cinquantaine d’années, et pourrait devenir l’église paroissiale de St John, quand une cathédrale permanente sera de nouveau sur pied à  son emplacement d’origine, Cathedral Square. « Le design est très simple, avec des vagues de tubes en carton qui conduisent le regard vers la croix et l’autel », explique une brochure.

Ici, vous trouverez un timelapse de la construction de la cathédrale.

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« Intensité : modérée »

Earthquake

Depuis trois ans, aux quatre coins de la planète, Christchurch rime avec tremblement de terre. Celles et ceux qui ne connaissaient pas cette ville auparavant s’en souviennent à cause de ce séisme dévastateur de février 2011. Alors, l’évidence qui lie le lieu au phénomène peut facilement laisser place à la paranoïa.

C’est pourquoi ce dimanche matin, quand la terre a tremblé à 10h25, aussitôt la secousse passée, je me suis précipité sur Twitter pour vérifier ce que j’avais bien ressenti. Il y a quelques années, je me serais simplement pincé. Après avoir entré le mot « Christchurch » dans le moteur de recherche, des dizaines de tweets faisaient mention du séisme.

Alors que j’étais dans mon lit, émergeant lentement, toute la maison s’est mise à trembler. Cela m’a paru sans fin. Je me suis redressé instantanément, et j’ai bêtement attendu que ça passe. Dois-je enfiler rapidement quelques affaires et me précipiter à l’extérieur ? Je suis au premier étage, aurai-je le temps de descendre et sortir ? Dois-je sauter par la fenêtre ? Des dizaines de questions surviennent en un laps de temps, en réalité, infime.

J’étais terrifié et pétrifié. Attendre que ça passe est sans doute la réaction la plus imbécile qui soit.  Je savais qu’il fallait faire quelque chose, mais je n’y arrivais pas. J’imaginais déjà le bâtiment s’effondrer, renfermant sur moi des tonnes de débris. Après coup, je me suis mis à la place de ceux qui ont vécu le drame il y a trois ans. Je pense qu’il est impossible d’imaginer ce qu’ils ressentent à la moindre secousse.

« Ca recommence ! Où sont les enfants ? Est ce que j’ai bien attaché tous les meubles et objets ?  Il faut que je me mette à l’abri. » Le séisme ne laisse que quelques secondes pour faire des choix fondamentaux. Ou bien laisse complètement impuissant. On imagine que le pire va se produire, et l’on attend pour se défendre comme l’on peut. Le temps se fige, jusqu’au soulagement. Pour cette fois.

Selon la plate-forme de renseignements sismiques GeoNet, l’épicentre se trouvait à 10km au sud-est de Christchurch, à une profondeur de 8 km. Son intensité est qualifiée de modérée, pour une magnitude de 4.

Tremblement de terre : vive émotion, 3 ans après

Samedi 22 février, Christchurch a donné rendez-vous à ses habitants aux Jardins botaniques, pour commémorer les 3 ans du tremblement de terre qui a fait 185 victimes. Une cérémonie qui a rassemblé par delà les frontières de la Nouvelle-Zélande, puisque des victimes japonaises, irlandaises ou encore canadiennes ont succombé à l’effondrement de bâtiments, ce 22 février 2011.

Si le maire de la ville, Lianne Dalziel, a invoqué la beauté du cadre de l’Archery Lawn (immense pelouse arborée faisant partie des Botanic Gardens) pour justifier ce lieu de rendez-vous, il est aussi un clin d’oeil au rassemblement spontané qui a eu lieu ici même, quelques minutes après que la terre a tremblé.

Une cérémonie solennelle, alimentée de prières et d’hommages aux « héros ordinaires », en maori et en anglais, avec, en point d’orgue, le nom de chacune des victimes cité. Pour ne pas oublier. Puis, à 12h51 précises, une minute de silence dominée par le chant des cigales. Parmi le millier de personnes en quête d’ombre, ici une accolade, là une main dans le dos en signe de réconfort.

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DES STIGMATES OMNIPRESENTS

Au quotidien, il est difficile, trois ans plus tard, de ne pas voir que Christchurch a été frappée par un séisme. En fait, il y en a eu deux très importants, et des milliers de répliques. Le 4 septembre 2010, le premier avertissement avait lieu. A 4h35, la terre tremblait, faisant de nombreux dégâts. Paradoxalement, chacun étant chez soi, il n’y a pas eu de victime à déplorer. Le scénario est complètement différent en février. Il est donc 12h51 ce jour-là, quand un tremblement de terre de magnitude 6,3 frappe Christchurch. De nombreux immeubles du centre-ville s’effondrent au moment où il fourmille.

Difficile, d’abord, en parcourant le CBD, ou central business district, qui qualifie le centre économique des grandes villes. Il y a encore ce qu’ils appellent une « red zone », qui est en chantier (vous avez pu voir cela dans l’article « Christchurch, son centre et ses jardins botaniques« ). Des rues sont fermées à la circulation, et de grandes étendues, parfois en ruine, parfois nettoyées et servant de parking provisoire, dessinent la ville. Deux édifices caractéristiques ne sont même pas encore en reconstruction : la cathédrale anglicane et la basilique.

Difficile, parce qu’on en parle dans la presse chaque jour. En effet, chaque nouveau numéro de The Press aborde le sujet, qu’il s’agisse de la reconstruction, des litiges liés aux assurances, ou bien des campagnes de sensibilisation. Dans un reportage intitulé « CTV relève la tête après la tragédie » – l’effondrement de l’immeuble abritant CTV, Canterbury Television, a tué 16 des 17 employés qui s’y trouvaient – le quotidien relaie le témoignage de l’unique survivante.

« Mary-Anne Jackson, réceptionniste, était à son bureau quand le sol s’est mis à se soulever, les escaliers se tordre, les fenêtres éclater. Elle courut en direction de la route. « En regardant par-dessus mon épaule, j’ai vu l’immeuble s’effondrer. Je me sentais si impuissante. Les gens courraient dans tous les sens. J’étais en état de choc. Voir cet immeuble écroulé, avec tous mes amis à l’intérieur, des gens bons et innocents… Leurs vies emportées en quelques secondes. Je me suis sentie engourdie, et bien seule« « , lit-on.

Difficile, enfin, parce que Christchurch a implanté en plein centre Quake City, musée dédié au phénomène et à ses conséquences. Des « morceaux » de monuments, dans l’attente des travaux, sont là. On y voit un extrait de cette vidéo, capturée par une caméra de sécurité – regardez, au second plan, l’homme se réfugier dans l’encadrement d’une porte puis sortir des décombres, et au premier plan, le trottoir se fendre. On y explique le phénomène des liquéfactions, qui ont fini d’endommager ce qui ne l’était pas encore.

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Pour finir, une citation de Will Durant, mise en avant au musée : « La civilisation n’existe que par consentement géologique, sous réserve de changement sans préavis. »

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PS : Sur le constat de la situation 3 ans après, je vous propose de lire cet article de Tom Peters. Il est en anglais. Google Translate est votre ami.

Christchurch, son centre et ses jardins botaniques

Vous le savez, mon point d’entrée n’est autre que Christchurch, principale ville de Southland, tristement fameuse pour son tremblement de terre du 22 février 2011. J’en parlerai plus longuement dans un autre post, mais il m’est difficile d’en faire abstraction dans cet article qui présente la ville, alors que 3 ans après les faits, le centre en présente toujours les stigmates. Le symbole de sa renaissance, c’est Re:Start, un nouvel espace commercial composé uniquement de containers aux multiples couleurs. Toutes sortes de boutiques s’y sont installées, et c’est devenu le coin le plus vivant de la ville. Il s’agit finalement d’un espace assez restreint, mais qui dégage une très bonne atmosphère, il faut le dire.

Autour de cela, des chantiers, partout. Des immeubles condamnés, qui attendent d’être détruits, des gravas partout, des rues barrées. L’Avon, rivière qui traverse toute la ville, contraste l’ambiance de chaos qui règne dans une majeure partie du centre. Alors pourquoi si peu d’avancement dans la reconstruction, 3 ans plus tard, je n’ai pas encore la réponse. Le vrai poumon de la ville, c’est Hagley Park, à l’ouest, qui abrite notamment les jardins botaniques. En cette fin janvier, de nombreux spectacles de rue ont lieu un peu partout, et comme on le voit sur une des photos, le concert du dimanche draine du monde. Etangs, jardins zen et roseraie composent le reste des jardins botaniques.

Je laisse vite place aux photos, parce que je ne sais pas quoi dire de plus sur cette ville. Au cours des nombreuses discussions que j’ai pu avoir avec d’autres voyageurs, l’interrogation domine. Pourquoi la ville est-elle encore dans cet état-là ? Et donc, un certain ennui. Pas de quartier vraiment vivant identifié… C’est, à en croire leurs propos, sans comparaison possible avec Queenstown, ville de toutes les aventures, plus au sud, en plein coeur des montagnes. Il y a évidemment des choses sympa à faire dans les alentours, et je vais vous en parler rapidement.

axL

La ville

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En bleu, piétons seulement. En jaune, accès restreint, en rouge, accès interdit.
En bleu, piétons seulement. En jaune, accès restreint, en rouge, accès interdit.

Les jardins botaniques

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